Je suis passionné d’aviation depuis ma petite enfance et j’ai eu la chance d’en faire mon métier. J’ai avancé pas à pas pour passer du piper PA19 en aéroclub à un avion de 70 tonnes aujourd’hui.
Pourtant, je suis aujourd’hui attiré par une offre très alléchante : piloter un hélicoptère que je pourrais éventuellement construire et faire voler avec 1 ou 2 collègues : l’impensable il y a 30 ans devient facile à réaliser et ce grâce au …
… constructeur des nouvelles voilures tournantes devenues très simples à monter, légères, bien motorisées et éprouvées.
… législateur qui va mettre en place dès mai, une nouvelle classe ULM (classe 6) qui regroupera les hélicoptères légers et normés, achetables en kits ou montés et moins chers que de nombreux avions.
Alors, j’appelle un constructeur labellisé, je trouve deux collègues pour m’associer, je trouve un lieu de stationnement, je fais le plein (au supermarché du coin) et c’est parti pour m’éclater !
La décision me tente et je vais sûrement aller au bout du projet OUI MAIS, il faut que je me calme et que je me pose un cadre.
Une expérience, mais laquelle ?
– « J’ai près de 8000 heures de vol et l’aéronautique est pour moi dans les gênes !
Oui mais j’ai 0 heure d’hélicoptère donc je dois partir de 0 également » (découverte, apprentissage, perfectionnement …)
Tout s’est bien passé jusque là, mais pourquoi ?
– « Je me suis peu planté dans mes 20 dernières années de pratique donc pas de soucis pour les 20 prochaines sur hélico-passion ! »
J’ai tout simplement profité d’expériences où la vigilance, la prudence, le travail en équipage, la formation reçue et un peu de chance m’ont permis de corriger les milliers d’erreurs que j’ai faites comme chacun sans les laisser m’amener à un incident grave.
Je referai donc les mêmes sur ce nouvel aéronef mais aurai-je le recul pour les corriger ?
Un bon pilote, mais pour quelle activité ?
– « Je suis plutôt reconnu pour être un bon pilote de mastodonte donc la prise en main d’un appareil de 500 kg devrait être courte et simple. »
Mais bien sûr : je ne dois surtout pas oublier que la taille ou le poids en vol n’a rien à voir avec la difficulté. Discutez avec des pilotes de jumbos qui se sont faits peur en Jodel en montagne ou sur Spitfire de collection. Chaque machine et chaque candidat pilote sont uniques et c’est bien là la grande difficulté actuelle des modules de formation.
Le niveau de compétence n’est pas proportionnel à la masse de l’appareil. Il est propre à chaque activité. Un patron du CEV avait volé sur des machines toutes plus performantes les unes que les autres avec leurs systèmes plus ou moins complexes à gérer. Et bien, le souvenir le plus « ému » qu’il garde de son passage aux essais en vol est son lâcher sur une Abeille, c’est à dire un avion léger à train classique ! …
Tout est possible, mais quelles sont mes réelles compétences ?
– « Je pourrai gérer moi-même la technique et puis un peu de mécanique n’est pas inabordable ! »
Encore mieux ! Tout appareil concentre divers éléments que nous connaissons tous (mécanique, moteur, électricité, carburant…). Je pourrai donc détecter des problèmes mais serai-je capable de les régler de manière autonome ? La réponse, me concernant est bien sûr NON.
Au final, je pense me préparer à cette arrivée qui va ouvrir l’hélicoptère à une nouvelle population mais je ne dois pas me prendre pour un champion. Humilité et remise en cause doivent me guider dans ce nouvel apprentissage afin que je profite au maximum de ce nouveau plaisir de voler.
Et vous qu’en pensez vous ?
Bons vols
Bonjour à tous,
Je suis moi aussi tombé dedans tout petit, planeur à 13 ans pour finir aujourd’hui à 46 ans aux commandes de l’hélicoptère du Samu de Blois après une formation purement civile et payée de ma poche…
Le problème de l’helico est assez simple:
Plus il est gros et donc plus il est cher, plus il est simple à piloter et plus il est sûr en terme de Sécurité.
On a une marge de puissance qui permet de rattraper bien des erreurs puisque seule la puissance permet de contrer l’immuable apesanteur qui nous ramène vers le sol alors que nous avions décidé de nous élever pour éviter les obstacles terrestres sur la trajectoire…
Sur une petite machine, par contre, on a peu ou pas de réserve de puissance surtout s’il fait chaud ou en altitude, et si l’on part souvent avec une petite expérience car les heures de formation sont hors de prix par rapport à tout ce qui vole, on cumule les handicaps:
Machine très pointue a maitriser, faible résistance aux vents et turbulences fortes, faible expérience du pilote et sensation de liberté merveilleuse de cette machine amenant rapidement à se poser chez les amis émerveillés puis à voler de plus en plus bas au ras des lignes…
C’est donc tous ces éléments qui peuvent amener du rêve enfin réalisé au drame fatal car un helico, petit ou gros, n’a pas le droit de toucher sinon, un peu comme en moto, les conséquences sont souvent dramatiques…et si tristes pour ceux qui restent…
C’est donc avec beaucoup d’humilité qu’il faut savoir se former d’abord, apprendre ensuite avec sagesse en analysant toujours le nécessaire respect du domaine de vol de la machine et enuite l’expérience fera le reste.
Si toutes les machines, même les plus petites, sont à peu près sures et fiables, tous les hommes, mêmes les plus grands sont faillibles dans leur analyse et influençables dans leur décision…
Vous pouvez donc tout faire mais plus votre machine est petite et plus il faut être un bon…
Un picooz télécommandé à 20 euros vous le confirmera en quelques vols…
Bons vol donc à tous…
… et quand même, avant de faire un choix, faites un tour avec un bon instructeur sur un autogyre moderne genre Magny et vous serez surpris de découvrir un domaine de vol qu’aucun hélicoptère ne possède ni ne possédera jamais, en dehors du seul stationnaire sans vent…
Cette machine la me semble être bien plus simple et sûre que tout helico avec des possibilités de vol absolument étonnantes.
Allez voir quelques infos ici: http://www.aerogyrophoto.com
Salut à toutes et à tous.
Luc Malhomme
http://www.helylux.com
Ta remarque est très intéressante : « Vous pouvez donc tout faire mais plus votre machine est petite et plus il faut être un bon… ». Or, André le souligne, il peut exister un sentiment de facilité lié à la taille de la machine et même à son pilotage qui masque un domaine de vol parfois très étroit. Il y a eu des exemples regrettables dans ce domaine. Le terme ULM peut participer à cette impression de facilité, de liberté … alors que cela correspond avant tout de chose à une masse quelque soit l’activité : planeur, avion, voltige, hélicoptère … Or, chaque activité possède ses particularités à commencer par ses risques. Il y a là deux choses qui se télescopent, d’un côté un niveau de compétence qui devrait être plus important que d’ordinaire pour le pilote (lié à la diminution de masse) et de l’autre un espace réglementaire qui par principe est peu exigeant. Affaire à suivre… !
Jean Gabriel
Dans un tout autre domaine, le Maritime, je confirme qu’il est plus “simple” de manoeuvrer un Ferry de 50 mètres de long qu’un voilier de 8 mètres à Météo égale, bien sur, ce qui confirme que la masse laisse plus de marge de sécurité grace à son Inertie….
Bonjour.
Je découvre ce site, et au passage plein d’articles tous plus intéressants les uns que les autres.
Je suis breveté planeur et je n’ai jamais pu passer mon laché sur Cessna pour cause d’accident (en dehors de l’aéronautique), ce qui plus tard m’a amené à l’ultraléger, ULM en 82, puis delta, parapente, mais il n’y avait pas encore de tout petits hélicos, car mon “graal”, c’était bien ça !
Déjà, il y a plus de 40 ans, dans le cadre de l’armée, j’ai été “baptisé” passager par un jeune lieutenant tout fou qui faisait de l’épandage antimoustiques sur l’atoll de Hao, du genre “wing over”, avec les rampes, devant la TWR où j’étais afficheur marqueur . . .
Revenu en France, j’ai repris mes études qui m’ont amené à travailler au SAMU, et voler sur ces braves Alouettes III, sans trop apprécier, pour cause de travail . . .
C’était décidé, ça coutait cher mais il fallait que je pilote ces appareils si “sensuels”, mais j’ai différé, d’autres priorités sont venues (dont l’achat et l’utilisation à plein temps d’un ULM, etc.
Enfin, un jour j’ai entrevu ce qui me semblait être “la” solution, un Robinson R 22, qui faisait des baptêmes ! Hormis le fais que je faisais 105 kgs pour 1,86 m, j’ai trouvé l’engin un peu étroit, et comme il faisait très chaud, un moteur thermique à peine plus puissant que le Rotax de mon ULM ne m’inspiraient guère, mais bon, on y va . . .
Et nous avons fait “la danseuse” pendant 10 mns, sans que je ne sache jamais quel facteur rendait ce vol aussi instable (je n’ai pas parlé du pilote qui me semblait “jeunôt”), et, affectant d’avoir beaucoup apprécié, je suis reparti en me demandant si c’était bien sérieux !
En bref, j’ai revolé sur Alouette II (qui avait du faire l’Algérie) ! ce qui me met d’accord avec la réflexion précédente, un hélico, ça supporte mal la miniaturisation.
Bons vols à tous, quels que soient vos appareils.
Azama
Quel bonheur de voler. On voit tout différemment, on médite. Je partage complètement votre passion
Bon article et commentaires intéressants.