LE BLOG, PILOTE PRIVE

Planeurs, avions légers, avions lourds, parapentes, ULM…

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Voici quelques éléments de réflexion sur la compréhension de nos activités respectives. La vitesse est un élément de complexité, les machines sont parfois de véritables “usines à gaz”, et nous évoluons dans des milieux plus ou moins normés ou procéduralisés. Viennent ensuite d’autres sources de complexité qui sont la conséquence de ces premiers éléments, comme le travail en équipage. Si piloter à deux une usine à gaz à haute vitesse est préférable, il n’en demeure pas moins que c’est une source supplémentaire de complexité.

La comparaison des différentes activités qui suit a pour but de vous montrer ces dimensions essentielles dont la combinaison n’est pas toujours simple à gérer et qui sont :

  • Vos tâches, qui sont plus ou moins simples et plus ou moins nombreuses suivant votre activité : pilotage, navigation, gestion machine…
  • La dynamique du vol, c’est à dire la vitesse de déplacement de votre appareil au sein d’un environnement en constante évolution.
  • La complexité du milieu au sein duquel vous évoluez.

Il existe une nuance importante à connaître entre une situation compliquée, qui possède malgré tout toujours une solution donnée, et une situation complexe pour laquelle la solution ne s’impose d’elle-même : les inconnues et les variables en mouvement étant trop nombreuses.

Un petit vol dans la Corrèze.

Vous pilotez votre appareil libre de toute contrainte environnementale. Il fait beau, vous n’avez pas de zones à gérer ou de trajectoires particulières à respecter, c’est vous qui décidez de ce vous faites. Vos tâches sont assez simples : elles se résument au pilotage, dont la qualité reste primordiale, et à la surveillance du ciel. Vous évoluez dans un milieu très « ouvert », c’est à dire peu normé. Vous êtes confronté malgré tout à quelques aléas, que ce soit au niveau de votre machine ou de votre environnement.

Comme un musicien c’est vous qui composez votre partition.

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Un vol à destination de Grenoble Saint Geoirs

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Vous avez passé votre brevet de pilote privé et parfois vous devez gérer des contraintes précises : arriver par un point d’entrée, communiquer avec le contrôle au moment opportun, éviter une zone de mauvais temps, etc.

 

Une partie de votre partition vous est imposée, mais normalement vous la connaissez, pour le reste vous vous adaptez.

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Un vol IFR vers Toussus le Noble

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Dans certains vols, comme le vol aux instruments, le rythme s’accélère ; Vous devez effectuer des tâches dont la fréquence et la précision s’accroissent : les trajectoires et les vitesses sont imposées, les messages radio doivent être précis et émis au bon moment, la lecture de fiche de percée doit être rapide et efficace, etc. De plus, la pression de l’environnement est également accrue : vol dans les nuages, trafic plus dense, etc. Cette gestion du vol nécessite par conséquent une parfaite maîtrise des routines de pilotage (aux instruments), de l’utilisation des systèmes, de l’application des procédures.  Les contraintes sont fortes, la plupart de vos tâches sont « subies » dans le temps et dans l’espace.

Votre partition est dense et ne doit pas laisser de place à l’improvisation.

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Une arrivée à Roissy

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La vitesse de l’appareil augmente : lors d’une approche, qui est la phase la plus chargée du vol, elle peut atteindre 250 kt (environ 500 km/h). La machine étant suréquipée, elle nécessite une maîtrise élevée de ses automatismes pour la gérer. De plus, les contraintes environnementales sont plus fortes : l’environnement est encore plus dense, plus exigeant et évolue plus rapidement. Il existe également une autre différence entre les pilotes professionnels et les non professionnels, c’est qu’ils volent tous les jours: quel que soit le temps, en forme ou fatigué, avec des problèmes personnels importants ou non… Et parfois en cumulant tous ces aspects négatifs.

La machine va vite, tout doit être coordonné avec l’environnement mais également avec l’autre pilote. C’est trois lignes de partition.


La partition est dense, parfois compliquée et son tempo souvent très élevé. Le moindre grain de sable va se transformer en fausse note (erreur).

C’est un déjà un orchestre capable de jouer des morceaux d’une grande complexité, mais qui demandent beaucoup de répétitions. Et l’improvisation, quand elle est nécessaire, n’est pas toujours facile.

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Le pilotage, l’art et la manière de se maintenir en équilibre

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Le pilote est dans un système « divergeant ». 70% de ses tâches visent à maintenir un équilibre (contre mesure) : il doit virer, monter, réduire, communiquer, transférer, piloter… ni avant, ni après, sous peine de perdre l’équilibre, de diverger (erreur, situation indésirable). A méditer dans les écoles d’ingénieurs.

«  … les prestidigitateurs relèvent du savoir (il faut connaître le truc) tandis que les danseurs de corde relèvent d’un art. Danser sur une corde, c’est de moment en moment, maintenir un équilibre en le recréant à chaque pas  grâce à de nouvelles interventions ; c’est conserver un rapport qui n’est jamais acquis ». Emmanuel KANT

N’oublions pas le pilote de chasse qui évolue à la fois dans un milieu ouvert, synonyme d’adaptation, avec des vitesses importantes et de nombreuses tâches à coordonner: comme un chef de patrouille.

Bons vols

3 Comments

  1. Michel DIETLIN

    Etant musicien professionnel, j’ai toujours établi un parallele entre le pilotage et la musique. Un concertiste doit savoir improviser en cas d’imprévu (pouvoir se rattrapper en cas de trou de mémoire de sa part, défaillance d’un partenaire…) Il doit donc connaitre parfaitement la partition (le vol) et une fois qu’il commencé à jouer (decollage), il ne peut plus s’arrêter avant la fin (atterrissage). Il y a des oeuvres simples (vol idéal par beau temps, sans aucun trafic…), mais dangereuses (car manque de concentration) , et d’autres complexes nécessitant une grande préparation (vol dans une zone à fort trafic, avec une météo désastreuse…) .
    Cet article apporte beaucoup d’eau à mon moulin… Bons vols

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  2. Leventis

    Bonjour
    Ayant enseigné le deltaplane à des pilotes de ligne, je pense qu’ils pourraient vous confirmer que la description du vol libre est vraiment du grand n’importe quoi :
    ” Vos tâches sont assez simples : elles se résument au pilotage, dont la qualité reste primordiale, et à la surveillance du ciel.” !!!
    Essayez donc de rester 5 ou 6 heures en l’air, parcourir des centaines de km (en respectant l’espace aérien), d’utiliser les ascendances, d’éviter les pièges aérologiques,et météorologiques,s’assurer en permanence la possibilité d’un atterrissage sécurisé, etc.
    Par exemple, il parait que l’atterrissage de précision en deltaplane relève du même niveau de difficulté que celui de …la navette spatiale ! (pas de volets, pas d’aérofreins, pas de remise de gaz ), les conséquences d’un hors terrain n’étant pas les mêmes…
    Amicalement

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  3. max

    Si l’on prends en compte vos critères c’est le parapentiste les plus intelligent…
    et oui il a moins de capacités de vol que le planeur et donc ont en plus des contraintes du planeur il a la gestion du plané ;o)
    bon vol.

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