Quatre adolescents, tous pilotes, partent faire une balade au bord de la mer à bord d’un avion PA28. Il n’y aura aucune acrobatie particulière ou vol en rase-motte au cours de ce vol. Certains ont fait un peu de voltige et d’autres sont pilotes de planeur. Est-ce un facteur positif ou non ? Toujours est-il qu’ils ne recherchent pas particulièrement des sensations fortes, ou du moins ils ne sont pas prêts à transgresser certaines règles pour en avoir.
Néanmoins, cela n’empêche pas l’un d’entre eux, passager lors du vol retour, après que le pilote ait effectué sa check-list avant décollage et se soit aligné sur la piste, de dérouler le compensateur de la commande de profondeur à piquer… « juste pour rigoler » ! L’histoire nous dit que tout s’est bien terminé : le pilote aux commandes était costaud et a réagi comme il convenait.
L’adolescence, un terrain propice aux prises de risque
Beaucoup de pilotes commencent leur progression alors qu’ils sont très jeunes, parfois dès 15 ans. Et l’adolescence est un moment charnière de la vie, où le cerveau est encore en construction. Le cortex préfrontal – la zone qui aide à planifier et à anticiper les conséquences – n’est pas complètement mature avant 20 à 25 ans. En revanche, le système limbique, qui gère les émotions et la recherche de plaisir, est très actif. Résultat : la recherche de sensations et le goût du défi peuvent facilement prendre le dessus sur la prudence.
Facteur aggravant, la présence de copains ou de pairs augmente fortement la probabilité de comportements risqués, même chez ceux qui, seuls, seraient raisonnables. On y ajoute souvent un « biais d’optimisme » : l’ado se sent peu concerné par sa propre sécurité et pense volontiers que « ça ne m’arrivera pas à moi ». Sans oublier une tendance à surestimer ses compétences, surtout après quelques réussites, alors que l’expérience réelle des situations inhabituelles ou stressantes reste limitée à cet âge.
Deux autres profils chez les jeunes pilotes
Il existe deux autres profils à côté de ceux qui recherchent les sensations. Certains adolescents, un peu trop décontractés – « c’est cool l’aviation » – peuvent se laisser aller, ce qui entraîne une prise de risque par défaut : « T’inquiète pas, ça va passer ». Et puis, heureusement, il y a les ados raisonnables au sens du comportement recherché chez un pilote : prudents, conscients de leurs limites et ne prenant pas de risques inutilement.
Conseils
Attention quand des jeunes partent voler ensemble, que les passagers soient pilotes ou non. Certains d’entre-eux devront être surveillés comme le lait sur le feu.
Jean-Gabriel Charrier
Bons vols
Références : cet article s’appuie sur l’ouvrage de Pascal HUCHET Psychologue et docteur en psychanalyse : Adolescence et Risques.
Crédits photos : le Piper et le Delta : Daniel bandeau et oiseau Istock .
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il suffit de comprendre que le vol est une érection, laquelle est une convoitise du père et de son autorité, c’est à dire sa capacité à agir en contradiction avec la loi de la mère. voilà pourquoi les comportements décrits ici concerne essentiellement des garçons. mais les filles pilotes sont dans la même recherche parce que cette image du père est tout aussi présente et que la recherche phallique est la même. le lâché est l’accès à la convoitise dans la reproduction du meurtre originel du père, lequel en aéronautique est son père en aéronautique, son instructeur. cela passe par une phase d’expérimentation de ce que offre cette convoitise. ceci signifie que l’adolescence renforce cette propension mais qu’elle se rencontre chez tout nouveau pilote quelque soit son age.
plus d’infos dans “le commandant de bord, l’autorité” édition do bentzinger
Je cite Pierre Buser : « Freud a été quelqu’un de fantastiquement astucieux, un physiologiste de formation qui a échafaudé un système explicatif que l’on ne peut pas rayer d’un trait de plume même si, à mon goût, son erreur est d’avoir “hypersexualisé” l’inconscient. »
Je n’y connais rien, mais il semblerait que les neurosciences remettent en question ses théories (et pas que les neurosciences !).
curiosité épistémologique que de vouloir traiter de l’adolescence, période troublée sexuellement, sur la base d’un article écrit par un psychanalyste, pour au final rejeter la psychanalyse pour excès de sexualité.
ce qui est certain, c’est que ni la psychologie ni la psychanalyse ne sont des sciences pour ne pas respecter les critères de Popper. ce ne sont que des conjectures en attente de la conjecture meilleure.
mais notre propos est le facteur-humain dans le but de la sécurité des vols. or, cet humain que nous recherchons ne peut être trouvé dans la seule psychologie. il faut une recherche complexe au sens de Morin, qui passe par l’ensemble des sciences humaines. pour expliquer et pourquoi pas prédire, c’est à dire dire le pourquoi et non le seul comment dans une tautologie stérile, il faut mobiliser l’ensemble de ces sciences. seule la sociologie peut expliquer le social, et un aéro-club est une société au même titre qu’une compagnie aérienne ou un escadron des forces. il ne faut pas non plus négliger la philosophie qui a précédé notre recherche sur le chemin de l’homme depuis toujours. droit, linguistique, sémiologie cyndinyque, complètent ce corpus.
pour revenir à cette anecdote, comment expliquer le plaisir d’une mise en danger sur la seule base de la psychologie ou de neuro-sciences.
le point essentiel, au-delà du fait que ce sont des adolescents, est qu’ils sont tous pilotes. si on décrit l’autorité sur la base du paradigme hégellien, ils sont maitres. dans la fougue de leur jeunesse, cette maitrise est à la fois une égalité et une compétition. c’est une autorité aristocratique. cette compétition conduit au défi, à la joute, comme les chevaliers du moyen age, pour savoir qui est le maitre. c’est le sens du défi du passager envers le pilote en fonction: peut-il soutenir le défi? est-il le maitre? le fait qu’ils aient connu ou pratiqué des exutoires n’est d’aucune utilité pour la compréhension du défi.
la prise de risque n’est liée qu’à la proximité dans un même avion de plusieurs pilotes en compétition symbolique pour l’autorité. cela peut donc arriver à des pilotes qui ne seraient pas des adolescents. il suffit que l’autorité soit peu marquée. pour éviter cela, il est de la responsabilité de l’instructeur en tant que figure paternelle de transmettre une éthique du vol qui explique cela et en montre le caractère vain.