A l’origine le mot “art” désignait une habileté, une maîtrise particulière autour d’une technique. Il s’agissait des ressources que possède un “artisan”. Par la suite ce terme s’est focalisé, non plus sur la mise en oeuvre de l’artisan, mais sur le résultat avec une “œuvre d’art”, source d’émotions, qui sollicite les sens, l’intellect ; ce que l’on nomme aujourd’hui “les beaux arts”.
Ces deux approches coexistent toujours :
- avec l’art source de valeur esthétique : la peinture, la musique, la danse…
- et l’art synonyme d’une parfaite maîtrise technique : l’art de la table, l’art du pilotage…
Facteur essentiel, nous retrouvons dans cette deuxième approche technique des notions de virtuosité, de talent, de maîtrise. Vous pouvez posséder plus ou moins la technique du pilotage. Par contre, l’art du pilotage ne souffre d’aucune médiocrité ; c’est l’idée.
Note : Pour les instructeurs cet art du pilotage correspondrait au “savoir agir”, ou aux “règles de l’art”, qui mobilise les : savoirs, savoir-faire et savoir-être, de la meilleure des manières, qu’elle que soit le contexte.
Il n’est pas rare d’entendre parfois : « C’est beau » alors qu’un artisan façonne un objet. Il s’agit en général d’un tour de main délicat issu de l’expérience : “C’est un artiste”. L’esthétisme : “C’est de l’art”, rejoint alors le technique : “C’est tout un art”.
En découvrant l’atterrissage ci-dessus, nous pouvons donc dire : chapeau l’artiste !
Bons vols et Safety First
l’observation simpliste du pilote fait plutôt de lui un homo faber, tant sa technique est faite de répétitivité, de reproductibilité. mais si on revient à la définition de l’art, depuis la tradition kantienne de la critique de la faculté de juger, ce qui fait l’art c’est le jugement. l’art n’est donc pas dans l’œuvre mais dans le spectateur. or, que regarde le spectateur, la technicité? absolument pas. ce qu’il regarde c’est l’audace. c’est ce qui fait qu’une cuvette de toilette peut devenir une œuvre d’art. dans l’activité de pilotage en général, ce depuis le premier jour, et jusque dans cet exemple ici choisi, ce qu’on admire véritablement et premièrement c’est l’audace. certes ce pilote est talentueux. mais en réalité qui oserait faire ce qu’il fait, s’y risquer. la virtuosité, le talent n’ont que peu de valeur. la vraie valeur est dans la maîtrise, non pas dans son acception de technicité mais dans son acception de risque. il ne s’agit pas d’un savoir agir mais d’un oser agir.