Vous devez parfois prévoir une porte de sortie pour éviter de vous engager dans une situation à risques. Dans un immeuble, cela s’appelle une sortie de secours. Le plan B, c’est tout simplement anticiper, préparer et prendre une autre option que celle que vous aviez envisagé. C’est prendre un autre cheminement, ou se dérouter, ou carrément annuler son vol. Le plan B est la suite logique du « Et si… ? ». Et si ça ne se passe pas comme prévu ? Et si ça descend un peu plus ?Beaucoup de ces limites vont s’imposer naturellement à vous et vous allez par exemple décider de raccourcir votre vol si le vent se lève. Dans d’autres cas, la perception de ces limites n’est pas aussi facile et vous éprouverez des difficultés pour décider à quel moment vous devez actionner le plan B pour aller vous poser, viser le grand champ, changer votre itinéraire… Pourquoi certaines limites sont-elles plus difficiles à cerner ? Et bien parce qu’il s’agit de vos propres limites, de la limite de vos compétences. Si le temps est vraiment médiocre et que vous n’avez jamais volé dans ces conditions, vous actionnerez naturellement le plan B en reportant votre vol. Mais si c’est limite… vous allez vous retrouver en vol à la limite de vos compétences, c’est-à-dire à la limite de contrôle de la situation, et attention à ne pas franchir la ligne rouge.
Tous les pilotes vont tutoyer ces limites et les repousser à force d’expérience et de premières fois. Mais il y a des frontières à ne pas dépasser !
Si vous êtes parfaitement conscient de vos compétences, il reste toutefois à actionner ce plan B. Or, pour l’actionner, il faut déjà le prévoir. Lorsque vous allez rencontrer le mauvais temps ou une zone de forte descendance, si vous n’avez pas préparé votre déroutement ou repéré le grand champ, vous serez enclin à repousser votre décision (vos limites) pour vous y dérouter. Le plan B échafaudé, il reste la préparation la plus importante : la préparation mentale. Si mentalement vous n’êtes pas préparé à vous y dérouter, à changer de cheminement, à retarder votre vol, là encore, vous risquez de repousser votre décision ou pire ne pas en prendre.
Et n’oubliez pas que votre jugement sera peut-être influencé par des biais particuliers et qu’une fois en vol, dans ces situations marginales, vous serez soumis aux effets du stress et que vos décisions seront beaucoup plus difficiles à prendre ou ne seront pas forcément les meilleures.
L’anticipation du plan B c’est une décision qui sera prise beaucoup plus facilement et donc sans délais préjudiciables.
Ayez des plans B, anticipez-les et préparez-vous mentalement à les actionner quand le moment sera venu. Les choses seront beaucoup plus faciles.
Bons vols



