Le principe évoqué dans cet article est valable quelque soit votre activité.
Quand vous marchez est-ce que vous vous demandez quel pied vous allez avancer avant l’autre ? Non, vous marchez sans réfléchir.
Quand vous faites du vélo, réfléchissez-vous : avant de tourner votre guidon, pour freiner, pour maintenir votre équilibre ? Non, vous réagissez sans réfléchir en coordonnant vos mouvements par rapport à ce qui se profile devant vous, le tout avec un parfait dosage qui va vous éviter la chute.
Quand vous vous posez avec un peu de vent de travers devez-vous connaître la direction du vent et son intensité pour agir sur vos commandes de vol ? Non, vous réagissez instinctivement et, au dosage près en fonction de votre expérience, vous gérez parfaitement votre trajectoire pour vous posez sur la ligne centrale de votre piste ou pas trop loin. Et peut-être, alors que vous étiez en train d’arrondir, que vous avez contré une rafale en agissant :
- sur le palonnier à droite pour maintenir l’axe;
- sur le manche légèrement à gauche pour garder votre inclinaison;
- sur le manche légèrement en arrière pour réduire la vitesse verticale;
- sur la manette de puissance en remettant quelques tours de plus.
Beau travail. Au sens manoeuvrier du terme vous êtes un bon pilote parce que vous êtes capable de piloter 4 paramètres distincts (3 axes + puissance) indépendamment les uns des autres, autour d’une trajectoire. C’est la trajectoire qui dicte vos mouvements et vous êtes capable d’agir instinctivement, sans réfléchir, pour la respecter.
– Mais alors si ce couplage pilotage/trajectoire est aussi efficace un pilote doit-être capable de suivre n’importe quelle trajectoire du premier coup ?
– La réponse est oui, ou du moins c’est ce vers quoi doit tendre un pilote.
– Et même un tonneau en virage ?
– Oui. Le tonneau sera loin d’être parfait, avec un dosage très imprécis, mais si le pilote possède ces automatismes, instinctivement il positionnera ses commandes dans le bon sens. Il existe toutefois quelques bémols, notamment si le pilote a confondu trop longtemps palonniers et repose-pieds.
– Si c’est le cas, ça se soigne ?
– Oui, avec une ordonnance qui prescrira une utilisation intensive des palonniers pour maintenir une trajectoire déterminée, tout en agissant sur les autres commandes de manière décoordonnée entre elles mais coordonnée autour de cette même trajectoire. Il existe plusieurs exercices, le meilleur est sans doute le battement d’aile sur axe. Le pilotage au service de la trajectoire, avec des commandes qui partent un peu dans tous les sens. L’exercice est moins facile qu’il n’y paraît, il y a une inclinaison à ne pas dépasser mais c’est un éducatif très intéressant qui peut éviter des sorties de piste.
Bons vols
