BONNES PRATIQUES, PILOTE PROFESSIONNEL, REX

Théorie simplifiée du roupillon

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Vous avez sûrement remarqué que le sommeil est un remède souverain contre la fatigue, et qu’il permet à chacun de considérablement diminuer son niveau de stress latent. Nous avons donc de très bonnes raisons, en tant que pilotes de nous intéresser au sommeil.

Un vieux Captain m’avait fait part des points suivants, fruits de ses nuits blanches et de ses études personnelles :
⁃ Il y a très peu de « véritables » insomniaques. Le manque total de sommeil tue rapidement par épuisement. Les militaires le savent, eux qui peuvent être confrontés à des situations extrêmes.
⁃ En fait les insomniaques souffrent le plus souvent d’une mauvaise qualité de sommeil, ne connaissant plus vraiment de cycles complets de sommeil, et ils passent des nuits surtout faites de sommeil léger. S’il ne repose pas autant que le sommeil profond, le sommeil léger est déjà très réparateur (car la plupart des insomniaques ne meurent pas et mènent une vie quasi normale !). Ce qui caractérise le sommeil léger c’est que l’on reste conscient du temps qui passe, les nuits sont donc très longues, et aussi conscient partiellement du monde qui nous entoure (vous pouvez entendre la télévision mais pas vos ronflements devant elle ). C’est la raison pour laquelle le sommeil léger donne la sensation de ne pas avoir dormi.

Il y a quelques années quatre-vingt trois personnes de tous genres et âges furent conviées à s’asseoir très confortablement dans un caisson d’isolation sensoriel garantissant le noir et le silence quasiment parfaitement. Tous ignoraient le but de l’expérience, mais tous s’endormirent dans un temps qui variait entre quelques secondes et … dix-huit minutes. Cette expérience prouve, et vous l’avez sans doute vous même constaté, qu’il est difficile, voire impossible, de ne pas s’endormir quand l’obscurité et le calme sont présents.

Les pilotes ont besoin de dormir comme tout le monde. Ils doivent impérativement être reposés pour effectuer leurs activités, car la fatigue est une cause importante d’accident. On peut même dire que les pilotes professionnels sont payés pour dormir. Depuis des années j’applique avec succès les principes suivants, déduits de ce qui précède :
– Isolons nous au maximum du bruit et de la lumière quand nous devons dormir. N’hésitons pas à utiliser des masques et bouchons d’oreille si le calme et l’obscurité ne sont pas suffisants. Plus nous serons isolés du bruit et de la lumière, mieux nous dormirons.
– Si le sommeil ne semble pas venir, rassurons nous, nous allons certainement faire du sommeil léger. Restons allongés (ou assis…) le plus longtemps possible, la sensation de ne pas dormir est souvent une illusion. Nous pouvons probablement faire du sommeil léger dans quatre-vingt pour cent du temps où nous avons la sensation de ne pas dormir.
– Ne ratons pas les occasions de dormir: nuit, sieste ou “nap”, tout est bon si nous devons nous reposer. La fatigue peut s’accumuler (dette de sommeil) mais il est possible aussi, dans une certaine mesure, “d’accumuler” du repos en prévision d’un vol de nuit ou d’un planning fatigant.

Bons sommeils… et bons vols.

Sylvestre GOUX

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One Comment

  1. andré

    Merci pour cet excellent article !
    En effet, comme nous essayons, à petits pas d’instruire en FRMS, le rythme circadien et la bonne pratique du sommeil est personnelle et doit être adaptée à chacun, et surtout par chacun.
    Dans un premier temps, se connaitre (habitudes de siestes, durée des nuits…).
    Puis analyser son rythme de travail afin de récupérer au mieux et ne pas être en dette de sommeil.
    Et comment ? par la pratique de techniques simples de relaxation, respiration, induction au calme… exactement ce que vous avez listé dans votre article : bravo.

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