Nous avons appris les caractéristiques de la pseudo adiabatique potentielle du thermomètre mouillé, les dimensions des marques d’immatriculation réglementaires des nos aéronefs, comment est alimenté l’éclairage d’une issue de secours et bien d’autres choses encore… !
Il existe un autre domaine de connaissances qui ne nous est pas enseigné ou très peu, il concerne la complexité des situations auxquelles nous sommes confrontés. Il ne s’agit pas de la météo dégradée, de la plateforme encombrée, des conditions givrantes, de l’item de MEL incompréhensible, mais de la façon dont on doit gérer ces tâches avec toutes leurs contraintes en situation opérationnelle. Cela concerne nos ressources, leurs limites, notre perception du métier et de ses risques, sa complexité avec notamment la dynamique du vol. Il s’agit pour nous de gérer un compromis entre notre perception des risques et sa réalité qui découlera de nos décisions.
« La conduite des systèmes à risques » de René AMALBERTI nous détaille tous ces éléments. Ses travaux sur notre métier sont mondialement reconnus (Roger Green‘s medal from the Royal Aeronautical Society, Special Award of the Human factors Flight Safety Foundation).
Soyons honnête, ça ne se lit pas comme un roman ! Mais si vous lisez ce livre en faisant des parallèles avec votre expérience, alors il devrait vous intéresser et surtout vous apportez une nouvelle vision de votre métier. Un exemple parmi d’autres, la notion de « goulet cognitif », ou charge mentale.
Dans les années 50 nos formations étaient essentiellement centrées avion, par la suite est apparu l’équipage et ses erreurs, aujourd’hui on nous demande d’anticiper les menaces (Threat and Error Management). Le périmètre s’élargit toujours un peu plus. Ce livre aborde toutes ces dimensions.
Bons vols