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Les contrôles en vol

Tous les pilotes doivent un jour ou l’autre subir des contrôles en vol. Voyons ensemble quelques aspects plus ou moins anecdotiques que cela peut recouvrir et commençons par deux profils typiques d’examinateurs parmi d’autres :

Rassurez-vous, je suis un mec sympa

C’est tous des méchants, ils vous ont fait souffrir, et bien vous avez de la chance, moi je suis un gentil. Excepté quelques tontons macoute dans l’âme, notre tendance naturelle serait d’être plutôt sympa avec notre entourage. Bon, ce n’était pas terrible, vous vous êtes perdu trois fois pendant votre navigation, mais je vous le donne quand même, votre test, vous avez bien maîtrisé vos rebonds lors de votre dernier atterrissage…

Ah ! De mon temps… 

Attention, c’est le défenseur des pilotes qui arrive : « Je vais vous expliquer… Vous êtes tous nuls et je vais remettre un peu d’ordre dans tout ça ». Dès le briefing vous pourrez identifier ce genre d’examinateur qui vous fera comprendre très rapidement que vous ne savez pas grand chose. Maintenant, il n’est pas complètement idiot et s’il veut rester dans le collège des examinateurs, il ne peut pas bouler tous les pilotes qu’il contrôle. Donc, vous aurez votre examen, mais également quelques remarques : « Ah, de mon temps .. ! »

Voyons maintenant quelques trucs utiles pour le stagiaire :

Faites péter la première et la dernière

Voilà un principe utilisé dans les compétitions de voltige mais qui s’adapte à la plupart des contrôles en vol. En compétition vous devez faire « péter » votre première figure mais également la dernière. Vous rentrez dans le box et c’est parti avec votre Cap 10 pour un tonneau vertical poussé, parfaitement maîtrisé. Et là, les juges dans leurs chaises longues : « Ouhhhh, c’est un bon celui-là ». Ensuite, vous faites ce que vous pouvez. Les juges commencent à réviser sérieusement leur jugement sur le : « C’est un bon celui-là », quand enfin arrive la dernière figure … que vous faites à nouveau « péter ». Et le jury : « Ah, je savais bien que c’était un bon ». Note : ne massacrez pas trop le milieu quand même.

L’important, c’est la façon dont vous dites les choses

Une autre variante pour impressionner un examinateur (un petit truc qui m’avait été donné par un de mes premiers chef pilote à Saint Auban) : quand on vous pose une question, que vous connaissiez la réponse ou non, vous devez répondre avec certitude. C’est clair que vous êtes dans le quitte ou double, mais on a rien sans rien. J’ai vu des élèves se planter complètement dans leurs réponses face à leurs examinateurs, mais ils répondaient avec une telle assurance que les examinateurs étaient complètement déboussolés (M… il a l’air sûr de lui ! C’est peut-être moi qui me trompe). Et au milieu l’instructeur regarde les mouches, genre celui qui n’a rien entendu. Méfiez-vous quand même, cette technique n’est valable que pour des questions un peu difficiles, pour les questions les plus simples il vaut mieux avouer son ignorance quand par malheur on a oublié la réponse, la modestie est aussi une qualité appréciée des examinateurs.

Finissons maintenant sur le rôle de l’instructeur :

La communication non verbale

Un examinateur, assez relax, un instructeur, un peu tendu, et un stagiaire, complètement stressé. La communication non verbale s’établie en général entre l’instructeur et son stagiaire. Un petit coup sur le palonnier pour lui faire comprendre qu’il n’est pas sur le bon cap, un chiffre griffonné en gros sur la planchette de l’instructeur et pointé par son index, à l’insu de l’examinateur qui regarde le paysage derrière, pour signifier au stagiaire qu’il se plante complètement dans son calcul, une petite remarque : « on voit loin aujourd’hui ! ». J’ai découvert le jour de mon test IFR que mon instructeur était le roi de la communication non verbale 🙂

La communication verbale

Exit le stagiaire qui est en nage après son vol et qui remplit les papiers pendant que vous vous dirigez avec l’examinateur vers la salle de débriefing. Et sans surprise vous entendez celui-ci vous dire : « Dis donc, ce n’était pas terrible … ». Et là, telle la mère qui défend sa progéniture, vous jurez vos grands dieux que c’était un jour sans, qu’il est franchement meilleur que ça, etc. Et l’examinateur entend ce qu’il voulait entendre, et c’est d’ailleurs pour ça qu’il vous a posé la question, même s’il n’est pas complètement dupe. Et le stagiaire repart avec son papier.

Rappelons-nous que si notre instructeur nous présente à un contrôle, le plus dur est déjà fait puisqu’il ne doit nous présenter que s’il pense que nous avons atteint le niveau requis. Le fait de savoir que notre niveau de compétence est déjà supérieur ou égal aux exigences de la situation est  d’ailleurs le meilleur moyen de gérer le stress d’un contrôle.

Bons contrôles

Photos prisent par Daniel

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