Voici une vidéo très instructive qui nous fait un peu froid dans le dos. Nous pouvons effectivement retenir que le pilote a commis une et même sans doute plusieurs erreurs pour se retrouver dans une situation pareille. Mais nous savons également que la plupart des pilotes ne sont pas des inconscients et que c’est une succession de petites choses (et souvent un peu d’imprudence au départ) qui un jour vont toutes s’articuler entre elles dans le mauvais sens pour se concrétiser dans une situation inextricable, ou presque !
Note : nous savions que les pilotes de planeur (et les libéristes) étaient les pilotes les plus intelligents, nous savons qu’ils possèdent également un toucher de manche remarquable, la preuve.
Le planeur est sans doute sérieusement abimé, mais regardons ce document plus positivement pour constater que finalement le pilote s’en sort très bien si l’on considère l’environnement dans lequel il se trouvait peu avant son atterrissage. Au début de la séquence nous n’osions pas espérer une issue aussi favorable. Pourquoi cela se termine plutôt bien ?
Avec une simple vidéo nous ne pouvons échafauder que des hypothèses, mais nous savons que la plupart des accidents surviennent quand le pilote perd le contrôle de sa machine dans un environnement trop exigeant par rapport à son expérience, ou trop exigeant parce que tout simplement cet environnement ne convient pas au domaine d’utilisation de sa machine ; les planeurs ne sont pas conçus pour se poser dans un terrain de tennis. Ce pilote était clairement dans cette deuxième situation. Tout comme l’A320 qui s’est posé dans l’Hudson, peut-être que la décision n’était pas si difficile à prendre et que seule la route (comme la rivière pour l’A320) s’imposait à lui. Il n’empêche que nous ne ressentons aucune hésitation dans la conduite de ses trajectoires, que l’overshoot en finale ainsi que l’évitement d’un panneau sur la gauche de la route semblent parfaitement contrôlés.
Si nous analysons un peu plus en profondeur ce qui a permis à ce pilote de s’en sortir sain et sauf, c’est déjà que sous l’influence d’un stress sans doute important, il n’a pas “perdu les pédales” et ensuite il s’est battu jusqu’au bout. Cette pugnacité peut-être favorisée par la confiance en soi que pouvait avoir le pilote dans son niveau de pilotage : je peux le faire. Le pilote devait faire passer son planeur dans le chas d’une aiguille et il l’a fait. Entre le dernier virage et la finale jusqu’à l’atterrissage, le pilote a maîtrisé des marges de manoeuvre très étroites, alors qu’un peu de fébrilité pouvait entraîner un accident beaucoup plus grave.
Alors qu’en pensez-vous ? Quelles notes donneriez-vous à ce pilote sur cette phase de vol, sans préjuger de ce qui a pu se passer auparavant ?
Maîtrise de soi ?
Maîtrise des risques ?
Maîtrise de la machine ?
Ce pilote nous donne une leçon, il faut y croire jusqu’au bout et ne rien lâcher. Et si nous nous intéressons à la phase du vol qui précède cet événement, l’anticipation des menaces, ici une zone peu propice à un atterrissage , doit rester la priorité afin de rester dans son domaine de sécurité, en l’occurrence la maîtrise de sa machine (dans un environnement qui lui convient !) jusqu’à son arrêt complet après l’atterrissage !
Bons vols