Nous avons tendance à surestimer la survenue d’un événement positif et à sous-estimer le négatif. C’est un biais de jugement qui vient donc fausser une analyse qui se veut rationnelle et pragmatique lorsque nous pratiquons une activité qui comporte des risques. Un biais qui concerne la plupart d’entre-nous, qui nous aiderait à aller de l’avant, quand bien même le chemin serait semé d’embûches.
Si, malgré les tracas de la vie quotidienne, rien ne vient perturber votre joie de vivre, votre vision toujours positive des choses, méfiez-vous, ce biais d’optimisme peut se transformer en sentiment d’invulnérabilité : « Mais non, ne t’inquiète pas, ça va passer ».
Étant amenés régulièrement à soupeser des risques, en vol ou avant celui-ci, savoir que nous avons une tendance naturelle à déplacer le curseur vers une sous-estimation de ces derniers est bon à savoir. Pour éviter de tomber dans le piège, il nous faut également rester factuel aussi souvent que possible. Oui, ça souffle un peu aujourd’hui, mais ça devrait aller. Qu’est-ce qu’on a comme vent ? 15 kt rafales à 20 kt ! Ah quand même…
Milan Kundera nous dit : ” Je préfère vivre en optimiste et me tromper, que vivre en pessimiste pour la seule satisfaction d’avoir eu raison “. Une réflexion intéressante pour un écrivain, mais pas forcément pour un pilote (rappel : un bon pilote est un vieux pilote).