ATTITUDE

96 % des pilotes franchissent leurs propres limites

96 % des pilotes… et vous ?

Une étude récente révèle que 96 % des pilotes interrogés reconnaissent avoir déjà, au moins une fois, violé leurs propres minimas personnels.

Il ne s’agit pas de braver la réglementation ou de défier le constructeur. Non, la plupart du temps, ces pilotes respectaient les limites réglementaires. Mais ils ont franchi leurs propres limites, celles qu’ils s’étaient fixées pour voler en sécurité et avec un niveau de confort acceptable.

Cela peut vouloir dire décoller avec une météo moins bonne que prévue, se poser avec un vent plus fort que d’habitude. Rien d’illégal, mais dans la réalité, on se retrouve dans une zone où la marge de sécurité diminue, la fameuse zone grise, parfois beaucoup plus vite qu’on ne le croit.

Pourquoi franchir la ligne ?

Plusieurs raisons reviennent dans les témoignages :

  • La surconfiance : “Je l’ai déjà fait, ça va passer.”

  • Un mélange entre le déni et l’optimisme : “Ça va se lever”, “Le vent va tomber”, “Je gèrerai si ça se complique.”

  • La pression extérieure : les passagers comptent sur vous, pas facile de dire non.

Minimas personnels vs réglementation

Vos minimas personnels, si vous en avez, sont souvent plus conservateurs que les minimas réglementaires. Et c’est tant mieux. Ils tiennent compte de votre expérience, de votre entraînement, de votre état de forme. Quand on les franchit, on ne viole pas la loi… mais on entre sur un terrain glissant. Si la situation se dégrade, il ne reste que peu de marge pour réagir. Et le jour où ça tourne mal, la question reviendra toujours : pourquoi ai-je décollé ?

Ce que dit l’étude

Ce chiffre — 96 % — ne désigne pas quelques têtes brûlées ou des “Rogue Pilot”. Il montre que presque tout le monde a, un jour, cédé à la tentation de voler malgré des conditions moins bonnes que prévues. Un autre souci, c’est que chaque franchissement rend le suivant plus facile. On s’habitue à réduire ses marges de sécurité. On se convainc que c’est “gérable”. Jusqu’au jour où ça ne l’est plus.

En résumé

Vos minimas personnels sont vos garde-fous. Les franchir une fois, c’est ouvrir une porte qu’il sera ensuite difficile de refermer. Et comme le dit l’étude, il est fort probable que vous l’ayez déjà fait. La vraie question est : quand cela se reproduira… saurez-vous dire non ?

Jean-Gabriel Charrier

Bons vols

Source : An analysis of a pilot’s adherence to their personal weather minimums.