En êtes-vous capable ?
Êtes-vous capable de voler avec 2000 m de visibilité ou avec 25 kt de vent plein travers, comme le permet la réglementation et comme l’autorise le constructeur de votre appareil ? Sans doute que non, pour la plupart d’entre vous. Alors, quelles sont vos limites ? Y avez-vous déjà réfléchi sérieusement ?
Une étude américaine illustre parfaitement le grand écart entre ce qu’un pilote est autorisé à faire et ce qu’il peut réellement faire — ou croit pouvoir faire :
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Avec une visibilité d’un peu moins de 2000 m, moins de 5 % des pilotes se disent capables de voler en local.
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Et moins de 1 % se disent prêts à partir en navigation dans ces conditions.
Surprise : dans cette étude, qui portait sur environ 7 000 pilotes, la différence entre les privés, les professionnels et les pilotes de ligne est très faible. Chaque pilote interrogé a donné ses minimas personnels de vol, sur une échelle allant de 1 à 15 miles de visibilité.
Connaître ses propres limites
Que vous soyez fraîchement breveté ou très expérimenté, il existe des limites en deçà desquelles vous ne serez pas à l’aise. Et plus embêtant encore : vous risquez de vous retrouver dans une situation que vous aurez du mal à maîtriser. Identifier ces limites avant d’y être confronté est essentiel pour rester en sécurité.
D’autres facteurs à prendre en compte
Au-delà des minimas réglementaires, d’autres éléments vont conditionner votre performance dans une situation donnée (source : FAA) :
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La pression pour effectuer votre vol
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Le stress
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La fatigue
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Votre niveau de compétence
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Les phénomènes météo particuliers : givrage, orages…
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Le vent, la visibilité, le plafond
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L’équipement de votre machine
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La performance de votre machine
Commentaires
La qualification qui autorise un vol avec une très faible visibilité est une chose (1500 m en France) ; les compétences pour le faire en est une autre. Cette étude démontre que la plupart des pilotes font bien la différence entre ce qu’ils ont le droit de faire et ce qu’ils se sentent réellement capables de réaliser.
Le faible écart entre les pilotes privés et les professionnels est logique lorsque l’on parle de visibilités aussi faibles. Les pilotes qui se sentent capables de voler à la limite basse de la réglementation sont déjà peu nombreux… et ceux qui le sont réellement, sans doute encore moins.
Jean-Gabriel CHARRIER
Bons vols