PILOTAGE

Bob Hoover, un des meilleurs !

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Né le 24 janvier 1922 à Nashville, Tennessee, Bob Hoover devient très rapidement accroc à l’aviation. Il est notamment inspiré par la traversée de l’Atlantique réalisée par Charles Lindbergh en 1927. Au lycée, il lit tout ce qu’il trouve en rapport avec l’aviation. Il apprend des manuels de vol par cœur, découvre les techniques de voltige aérienne, mémorise les différentes figures. À 15 ans, il prend ses premières leçons de pilotage sur Piper Cub, en travaillant en parallèle dans une épicerie pour financer ses heures de vol. Il est rapidement lâché en solo et profite de ces vols sans instructeur pour apprendre la voltige. Il s’éloigne en effet du terrain, à l’abri des regards et réalise les figures qu’il a apprises dans les bouquins !

Quand la guerre éclate en Europe, bien que les Etats-Unis ne soient pas encore entrées officiellement dans ce conflit, l’armée américaine recrute : Bob Hoover s’engage et rejoint l’Army Air Corps. Il est formé sur PT17, apprend à voler aux instruments, vole ensuite sur P39, un avion ayant une mauvaise réputation. Il était en effet surnommé Widow Maker, ou « faiseur de veuves ». Ayant un réel talent dans le pilotage, ses supérieurs lui demandent de faire une démonstration du P39 devant ses camarades, afin de leur montrer comment manœuvrer cet avion.

En décembre 1942, son unité débarque en Angleterre – après avoir voyagé à bord du bateau Queen Elizabeth – afin de poursuivre les entraînements. Cependant, entre la pluie et le brouillard, les pilotes passent plus de temps au sol qu’en vol.

En 1943, l’unité est transférée en Afrique du Nord. Impatient de faire du combat aérien, Bob Hoover est cependant chargé de tester les différents avions de combat : P39, P40, Spitfire, Hurricane… Bien évidemment, il ne peut s’empêcher de tester les limites de ces avions, en réalisant vrilles et autres manœuvres. Interdit de vol pendant quelques temps, il reprendra ses habitudes en s’éloignant cette fois du regard de ses supérieurs.

Son désir de combat est toujours présent. C’est pourquoi il ne cesse de demander une affectation à ses supérieurs. Hoover obtient beaucoup de réponses négatives, car l’armée a besoin de ses talents pour tester les nouveaux avions destinés à partir en missions de combat. Après des semaines d’attente, ses efforts finissent par payer : il est affecté au 52ème régiment de combat en Septembre 1943 basé à Palerme en Sicile, avant de rejoindre Calvi.

Hoover-planeSes premières missions consistent à escorter des convois maritimes. Puis viennent les combats tant attendus.

Au cours d’une de ces missions, il est contraint d’abandonner son Spitfire touché par un FW-190 allemand. Prisonnier de guerre dans la prison de Stalag I,  après seize mois d’emprisonnement, il parvient à s’échapper. Il vole un FW-190 sur une base voisine, et s’envole vers les Pays-Bas.

Après la guerre, Bob Hoover rejoint Wright Field dans l’Ohio pour devenir pilote d’essai. C’est au cours d’un de ces vols qu’il rencontre Chuck Yeager, lors d’une simulation de combat aérien. Chuck Yeager deviendra par la suite un de ses très bons amis. C’est aussi Yeager qui franchira le mur du son un peu plus tard au-dessus de la base d’Edwards. Pour la petite anecdote, Bob Hoover est choisi pour ce programme pour tenter d’atteindre Mach 1 à bord du Bell X1. Mais après avoir fait un passage bas au-dessus de la maison d’un de ses amis, il est remplacé sur le champ par Yeager.

Il rejoint North American Aviation en 1951 en tant que pilote d’essai, après avoir testé des avions pour General Motors pendant douze mois. Son expérience est alors extrêmement enrichie. Il découvre toutes les différentes pannes et défaillances en repoussant les limites des avions qu’il doit tester. Il est victime de nombreux crashs mais s’en sort toujours indemne, ou presque. On va le retrouver dans une zone déserte avec les  jambes cassées, après s’être éjecté d’un F-84 dont le moteur avait pris feu. Mais ses talents de pilotage et son expérience lui permettent de rester en vie.

North American et Rockwell fusionnent ensuite pour devenir North American Rockwell. En plus de ses vols d’essai, Hoover participe à de nombreux meetings aériens dans le monde entier, durant lesquels il démontre aux futurs acquéreurs les capacités de vol des différents avions du constructeur. Il est notamment connu pour faire de la voltige à bord d’un Shrike Commander (bimoteur à pistons), en utilisant la gestion d’énergie (entre vitesse et altitude) à merveille. De nombreuses vidéos montrent ses exploits.

” Bob Hoover is the greatest stick-and-rudder man who ever lived.”

General James “Jimmy” Doolittle

Cet article a été rédigé par Alexandre BOUCHARD.

Bons vols !

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