ENGAGEMENT, FACTEURS HUMAINS

Le réglage de la confiance en soi

Poussin

La confiance en soi : le bon réglage à trouver

Quelles sont les qualités des pilotes qui ont su faire face à des situations exceptionnelles ?
Au-delà de leurs compétences techniques, ils possédaient tous une qualité particulière : la confiance en soi.

Ce sentiment « fluidifie » vos tâches mentales et physiques. Les problèmes apparaissent lorsque la confiance fait défaut… mais aussi lorsqu’elle devient excessive.

Découvrons les quatre principaux éléments qui influencent votre confiance en vous*.

A. L’estime de soi

Vous aimez-vous tel que vous êtes ? Quel regard portez-vous sur vos qualités et vos défauts ? Croyez-vous en vous ?
Les réponses à ces trois questions donnent une bonne idée de l’estime que vous vous portez.

B. La connaissance de vos capacités

Une confiance juste repose sur la conscience de votre niveau réel.
Si vous doutez de vos capacités à négocier un atterrissage sans encombre, la confiance ne sera pas au rendez-vous.

C. Votre motivation

Êtes-vous motivé par ce vol, ou partez-vous sans enthousiasme simplement parce qu’il était prévu avec des amis ?
Si vous traînez des pieds pour aller voler, votre confiance en vous sera affaiblie.

D. Votre énergie mentale

Il faut de l’énergie mentale pour faire tourner les trois rouages précédents.
Si vous êtes fatigué, vous traînerez un boulet qui siphonnera vos ressources… et votre confiance en vous en pâtira.

Le rôle des émotions

  • L’anxiété : face au mauvais temps, le doute s’installe, la peur de s’égarer surgit, la confiance s’effondre.

  • L’euphorie : grisé par le plaisir du vol, vous planez dans une douce béatitude. Mais cette euphorie peut générer un excès de confiance : vous oubliez par exemple de contacter le contrôle aérien.

Qu’elles soient négatives (stress, anxiété) ou positives (euphorie), vos émotions influencent votre confiance. Pour maintenir le bon réglage — et donc optimiser vos performances — il faut apprendre à les gérer.

Le pilote et la confiance en soi

Juste lâché, seul dans le grand bain, le pilote débutant manque de confiance. Cela génère plus de vigilance et de prudence.
Avec les heures de vol, le curseur se déplace… parfois trop loin : excès de confiance. Une ou deux frayeurs ramènent alors ce curseur à la bonne position.
Avec l’expérience, il apprend de ses erreurs, maîtrise mieux son activité, et atteint un réglage optimal de la confiance.

Un retour d’expérience

Jeune pilote, j’ai vécu toutes ces étapes.
Je me suis retrouvé dans la case « excès de confiance », avec des comportements à risques : un vrai « Rogue pilot ».
Quelques avertissements et surtout ma qualification d’instructeur m’ont ramené rapidement dans le droit chemin.

Un réglage essentiel

Observez les pilotes expérimentés autour de vous, écoutez-les, lisez leurs récits.
Le manque ou l’excès de confiance n’appartient pas à leur panoplie.
Tout en se sachant vulnérables face aux impondérables et à leurs propres fragilités, ils possèdent un réglage juste de la confiance.

La confiance

Jean-Gabriel CHARRIER

Bons vols

* Christian Target. Manuel de préparation mentale. Chiron 2003. 527 p.