70 % des actions sont des contre-mesures
« Les observations effectuées pendant la formation et les vérifications donnent à croire que jusqu’à 70 % des activités d’un équipage de conduite peuvent être liées à l’application de contre-mesures » (OACI, Doc 9868). Si vous ne virez pas au point tournant, une menace apparait !
Une complexité systémique
Le pilotage est un métier où interagissent facteurs humains, technologies et organisations. Cet enchevêtrement produit un environnement à la fois ultra-sûr et intrinsèquement vulnérable.
Amalberti, Reason, Dekker : trois regards complémentaires
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Amalberti : l’aviation conjugue fiabilité exceptionnelle et fragilité structurelle.
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Reason : vulnérabilités et « normalisation de la déviance ».
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Dekker : comprendre l’adaptation locale, au-delà du blâme individuel.
L’équilibriste plutôt que le magicien
René Amalberti reprend une métaphore héritée de Kant : le philosophe comme funambule. Appliquée au pilotage, cette image montre que le pilote n’est pas un magicien qui utilise des “trucs”, mais un équilibriste qui doit sans cesse ajuster son équilibre entre procédures, technologies et facteurs humains.
La quête d’un équilibre dynamique
L’expertise du pilote réside moins dans des solutions définitives que dans sa capacité à anticiper, s’adapter et maintenir la stabilité face aux imprévus, incarnant ainsi la résilience dans l’un des environnements les plus complexes au monde.
Bons vols
Jean-Gabriel CHARRIER
Références
- OACI, Procédures pour les services de navigation aérienne — Formation (PANS-TRG), Doc 9868.
- Amalberti, R. (2001). La conduite de systèmes à risques. Paris : PUF.
- Reason, J. (1990). Human Error. Cambridge University Press.
- Dekker, S. (2006). The Field Guide to Understanding Human Error. Ashgate.