LE BLOG, PILOTE PRIVE

Pas de pilote sans connaissances !

Vous faites le tour de votre machine et vous découvrez une trace de choc sur l’hélice. La machine est-elle en état de vol ? L’impact a été vérifié, il est négligeable, vous êtes maintenant installé aux commandes quand vous apercevez un gros grain avec un nuage qui a une forme bizarre à l’avant. Vous vous souvenez alors d’un vol avec votre instructeur pendant lequel il vous avait fait observer un nuage similaire, un arcus, en vous mettant en garde sur la situation orageuse à laquelle il est souvent associé. Vous observez son déplacement et vous envisagez peut-être de décaler votre départ.

Vous êtes maintenant en vol et vous slalomez entre quelques averses quand un espace aérien réservé se profile devant vous. Vous vous aidez de votre GPS pour le contourner.

Vous arrivez proche de votre destination et la visibilité commence à faiblir. Vous êtes concentré sur votre lecture de carte et à l’approche du point d’entrée et vous appliquez rigoureusement la méthode au passage du point tournant pour être certain de ne pas vous écarter de la trajectoire idéale.

Vous êtes maintenant établi en finale quand le contrôleur vous annonce un vent de 20kt avec des rafales à 25kt légèrement de travers. La situation est-elle en train d’empirer ? Si je remets les gaz le vent sera-t-il encore plus fort à l’issue de mon tour de piste ? Je connais mes limites, et je demanderai le vent en courte finale, il conditionnera ou non une remise de gaz.

Ce vol n ‘était pas évident, mais finalement tout était parfaitement maîtrisé. Pourquoi ? Parce que le pilote à fait appel à toutes ses connaissances pour gérer des situations normales et d’autres plus délicates.

Vous possédez des connaissances théoriques comme la lecture des messages météo, les limitations de la machine, la symbologie des cartes, qui vont vous permettre d’agir, d’effectuer vos tâches. Vous connaissez les modes de votre GPS, il faut maintenant l’utiliser. Le pilotage s’appuie fortement sur la connaissance de suites d’actions prédéfinies, comme les procédures ou différentes techniques à connaître : le passage d’un point tournant, le changement de réservoir… Vos connaissances vont vous servir également à vous adapter aux contextes particuliers, là où auparavant vous deviez appliquer sans réfléchir, dans certaines circonstances vous ferez appel à elles pour résoudre un problème, faire face à un contexte particulier.

Ce que vous devez savoir :

Un pilote utilise de manière pertinente des connaissances qui répondent aux questions : quoi, comment, quand, pourquoi, et si ?

– L’importance des connaissances est variable, certaines sont fondamentales : l’utilisation de votre réchauffage carburateur, le branchement des gouvernes d’un planeur, la consommation carburant du moteur…

– Les connaissances sont sollicitées plus ou moins régulièrement. Attention aux connaissances importantes qui sont peu utilisées : procédure de panne moteur, évacuation en parachute …

– Cherchez les logiques dans l’apprentissage de vos connaissances : on ouvre le carburant avant de tourner la clé du démarreur ! Les réponses à la question, pourquoi, vous faciliteront la rétention d’une procédure, d’une méthode.

– Un pilote qui répond parfaitement à toutes les questions c’est bien, mais savoir trouver les réponses dans sa documentation c’est également essentiel. Les examinateurs vérifient souvent ce point. Le « je ne sais pas, je vais vérifier » est plus rassurant qu’une réponse évasive.

– Une bonne connaissance de sa documentation avec des onglets, des mémos, vous permet de gagner du temps, d’éviter les hésitations. S’il n’y a pas un onglet spécifique, on cherche l’information en rentrant dans les documents par le sommaire.

– Quand vous préparez votre vol, faites le point des connaissances nécessaires à son accomplissement. Revoyez de manière régulière certaines d’entre elles qui sont peu sollicitées : procédure particulières, limitations machine…

– Les connaissances qui doivent être activées rapidement doivent être connues par cœur, comme un arrêt moteur en vol, la phraséologie d’une situation d’urgence…

– Les ordres de grandeur font partie des connaissances importantes qui permettent d’évaluer rapidement une situation : distance d’atterrissage, consommation horaire…

– A l’issue de votre vol, est-ce qu’une ou plusieurs connaissances vous ont fait défaut ? Posez vous régulièrement cette simple question.

– Vos connaissances vont s’améliorer avec l’apprentissage, le raisonnement, l’expérience, mais également avec votre motivation.

– Les connaissances acquises vont se transformer en expérience : en passant de ce côté là de la vallée c’était moins brumeux, depuis l’autre jour je me méfie des jauges … Et si vous complétez la démarche avec un peu d’analyse : pourquoi les turbulences étaient-elles aussi importantes ?  pourquoi je me suis posé aussi long aujourd’hui ? votre expérience fructifiera encore plus rapidement.

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