La perception des nombreuses informations à traiter, leur compréhension, et les décisions que nous allons prendre vont passer au travers du filtre de notre attitude qui va conditionner notre manière de penser et notre manière d’agir. Notre attitude est donc un vecteur essentiel de notre sécurité.
– Un pilote vigilant percevra une information qu’un autre plus décontracté ne percevra pas : Il y a des stratus le long du trajet – vs – Il fait beau à l’arrivée.
– Un pilote curieux comprendra une situation qu’un autre survolera trop rapidement : La prévision n’est pas optimiste, j’anticipe un autre cheminement – vs – Les stratus vont se lever.
– Un pilote raisonnable prendra une décision de façon pragmatique là où un autre verra sa décision biaisée par une approche trop superficielle de la situation : Voilà les stratus, je vais les contourner par l’ouest – vs – Je suis presque arrivé, je continue.
Quelques chiffres édifiants sur nos différences
Si nous nous penchons sur certaines études déjà citées dans les articles précédents, nous nous apercevons en effet que le comportement, l’attitude, la manière d’agir du pilote, est très variable d’un individu à l’autre :
– Certains pilotes commettent 2,3 ou 4 fois moins d’erreurs en vol que d’autres (erreurs de perception, de décision, de pilotage).
– Certains pilotes passe 5 fois plus de temps que d’autres à anticiper les menaces potentielles sur leur vol (vigilance, anticipation).
3 catégories de pilotes
C’est pourquoi dans le milieu aérien l’attitude du pilote a été analysée sous toutes ses coutures, et sous l’angle de la sécurité si nous les classons en 3 catégories et nous trouvons :
– des pilotes avec des comportements particuliers peu propice à la sécurité.
– des pilotes plutôt équilibrés et prudents qui doivent représenter la plus grande majorité, mais qui ne connaissent pas forcément toutes les subtilités de leur activité.
– il existe une troisième catégorie de pilotes dont l’attitude correspond exactement à ce que l’on attend d’eux une fois en vol, on parle alors des “qualités de l’aviateur”. Or, beaucoup de ces qualités ne sont pas innées, elles s’éduquent. C’est le domaine des Facteurs Humains : je suis vulnérable et je connais mes fragilités. C’est également le domaine de l’éducation à la sécurité : je suis conscient d’effectuer une activité qui comporte des risques et je connais les dangers.
Photos : Daniel
Bons vols