FACTEURS HUMAINS

Le vieillissement chez les pilotes

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Tout le monde vieillit : chacun de manière différente, et chacun à son rythme.

Mentalement, le traitement des informations est plus lent, les tâches complexes sont plus difficiles à traiter. Le tri des informations devient plus laborieux, ce qui peut altérer la résolution des problèmes et affaiblir le processus de prise de décision.

Physiquement le vieillissement pourra par exemple de faire sentir sur la vue pour certains, sur l’audition pour d’autres, et sur les deux (ou plus !) pour les moins chanceux. Ah, j’oubliais ; pour la plupart des hommes les vols de huit heures sanglé au fond de son planeur deviennent très problématiques… Combien ? Trois heures ! ?

Certains pilotes vont compenser les effets négatifs du vieillissement par leur expérience ou développer des stratégies pour en limiter leurs conséquences, comme éviter certaines situations pour privilégier des vols routiniers.

Une bonne nouvelle quand même, les capacités psychomotrices du pilote résistent très bien au vieillissement quand elles sont bien ancrées. Le pilotage c’est comme le vélo, quand on sait manœuvrer sa machine cela ne se perd pas comme ça. Mais attention, il existe un effet pervers qui est la sensation d’être au top de ses capacités, parce que cette maîtrise du pilotage qui résiste bien au temps est l’aspect le plus visible. Cette maîtrise n’est peut-être que partielle et elle peut alors masquer la perte de certaines capacités moins perceptibles, comme certaines capacités mentales (ci-dessus). Sur des avions complexes où les routines sont nombreuses, ces dernières peuvent également générer cet effet de masque.

Ce phénomène de masque peut apparaître également après une longue interruption. Le pilote de ligne qui reprend l’aviation légère après une coupure de plusieurs années ressentira cette sensation de maîtrise. Oui, mais attention, elle n’est peut-être pas totale.

Conclusion

La plupart des personnes qui vieillissent sont affectées d’une manière ou d’une autre par différents symptômes ou phénomènes physiques et mentaux. Cette prise de conscience avec l’analyse de ses conséquences qui sont propres à chaque pilote est nécessaire. Attention, après une longue interruption, la reprise ne sera peut-être pas aussi facile quelle le paraît ; la maîtrise du pilotage manuel ne représente qu’une partie des ressources du pilote.

Bons vols

Photo ci-dessus, Bryan Cox 93 ans dans un Tiger Moth (NZ).

Photo de bandeau, Madeline Anderson EAA Young Eagle

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